STÉPHANE CHAMPAGNE, LA PRESSE

Toby Gauld, PDG d’Optima Aéro, ne s’en cache pas : il aimerait que son entreprise devienne un « Google de l’aéronautique ». Pour y parvenir, il mise sur un nouveau modèle d’affaires et vient de cofonder une entreprise de produits écoresponsables. Il termine également la construction, à Belœil, d’un nouveau siège social de 8 millions de dollars avec des serres sur le toit.

L’entrepreneur de 45 ans veut changer une industrie qu’il estime « très conservatrice ». Rien qu’avec son idéal de « créer des espaces et des conditions de vie attractifs pour les employés », Toby Gauld se démarque haut la main.

Sur le toit du nouveau siège social de la PME, spécialisée dans le reconditionnement d’hélicoptères, M. Gauld a fait aménager deux serres. La première servira à la culture maraîchère. Les récoltes seront remises aux employés et fourniront un restaurant de Belœil. La seconde serre, tropicale, servira de salle de repos pour les employés et pour la culture d’arbres fruitiers exotiques.

« Je veux prouver qu’il est possible de faire les choses différemment, explique l’homme d’affaires. Nos serres serviront de carte de visite à l’international. Je veux créer une vibe autour de notre entreprise. »

Le virage écoresponsable

À ses débuts, il y a 10 ans, Optima Aéro faisait l’entretien et le reconditionnement de vieux moteurs d’hélicoptères. Aujourd’hui, la PME de 11 employés achète des hélicoptères entiers et, avec l’aide de sous-traitants, les remet à neuf. L’entreprise, dont les revenus atteignent 15 millions, brasse des affaires aux quatre coins du monde.

Manipuler des pièces usées nécessite l’utilisation d’importantes quantités de dégraisseurs et de désoxydants. Encore ici, Toby Gauld, qui a notamment travaillé chez General Motors, Pratt & Whitney et Peugeot-Citroën, a choisi de faire les choses autrement.

Il s’est associé avec le couple Émile Arseneault et Nicole Michaud, lequel a inventé des dégraisseurs et des désoxydants écoresponsables. Le nouveau trio d’associés a donc récemment fondé Limz, dont les produits doivent incessamment être approuvés par Transports Canada.

“NOS PRODUITS REMPLACENT ENTRE AUTRES L’ACIDE SULFURIQUE ET CHLORHYDRIQUE. ON PEUT METTRE NOTRE MAIN DEDANS SANS DANGER.”

-Toby Gauld, PDG d’Optima Aéro

« Ça peut servir à plusieurs applications avec les matériaux ferreux et non ferreux, ajoute-t-il. L’utilisation de ces produits dépasse le secteur de l’aéronautique. Les possibilités sont infinies. »

Créer un équilibre d’occasions

Optima Aéro innove également en ce qui concerne son modèle d’affaires. Par exemple, le client qui manque de liquidités a la possibilité de devenir partenaire de la PME.

« On veut créer un équilibre d’occasions, soutient l’entrepreneur, détenteur d’une maîtrise en génie industriel. Si un client a besoin de maintenance, mais qu’il n’a pas d’argent, on va effectuer les travaux et on sera payé selon les heures de vol. »

Évidemment, M. Gauld ne perd pas de vue la mission première de l’entreprise, c’est-à-dire de prolonger le cycle de vie économique des hélicoptères. « On achète des assemblages plus gros depuis cette année, dit-il. Ça nous donne des économies d’échelle. Globalement, c’est plus rentable. Tout en continuant à travailler avec des sous-traitants, on veut augmenter les opérations à l’interne. »

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